Dans la Fiche Pratique “périodes de rempotages optimales” nous avons vu l’alternance de croissance végétative et racinaire.
Lorsque la partie aérienne croît, elle utilise tous les glucides solubles de l’arbre ; si ce pool de glucides est trop faible par rapport à la demande de la partie aérienne, il n’y en a plus suffisamment pour permettre la régénération, ni la croissance des racines.
Pendant la vague de croissance de la partie aérienne, la croissance et la régénération des racines sont bloquées :
- soit par carence en certains produits essentiels (autres que les glucides) pour leur croissance et provenant habituellement de la partie aérienne,
- soit par l’émission de produits inhibiteurs de la croissance des racines.
Etudions les facteurs internes
Ils sont moins influencé par le calendrier mais plus par les conditions de culture.
Pour optimiser ces facteurs, il faut travailler en amont de la période de rempotage. Afin de préparer l’arbre pour lui donner les meilleures chances de survie ; en effet, ce n’est pas naturel pour l’arbre de changer le lieu d’implantation de sa graine. C’est un acte de “culture” plus difficile a réaliser pour les prélèvements.
La production des sucres par l’arbre
Les travaux de P. Puttonen (1986), représente, pour des plants de Pin sylvestre âgés de 3 ans, l’évolution de la mortalité et de la teneur en glucose total.
Le taux de sucres dans les aiguilles ≥ 2 % de la matière sèche au moment de la plantation est déterminant quand à la reprise des arbres.
Le régime hydrique des arbres
Le sevrage de l’arrosage avant transplantation.
(exemple du pin Larizio)
Les phénomènes d’osmorégulation, favorise le fonctionnement des processus physiologique (photosynthèse, croissance, pénétration de l’eau), malgré les contraintes dues à la transplantation.
Ce phénomène favorise le stockage des glucides dans les racines. Glucides qui seront disponibles pour la régénération racinaire.
L’hydratation après rempotage.
La survie des plants de pins laricio de Corse en fonction de leur potentiel hydrique.
L’hydratation est d’une importance primordiale pour la survie des arbres. En pleine terre le potentiel est compris entre les valeurs de -3.5 et -20 bars. En pot elle est beaucoup plus importante.
Conséquence en culture bonsaï
Préalablement au rempotage, nous pratiquons le sevrage hydrique, c’est-à-dire l’arrêt de l’arrosage pendant 10-15 jours minimum voire 3 semaines.
Après rempotage nous pratiquons un arrosage de l’arbre pour avoir un substrat bien détrempé et ensuite il est uniquement alimenté par brumisation, pendant au moins 3 semaine avant arrosage.
Ce processus permet d’augmenter le potentiel hydrique dans l‘arbre, car il n’a pas encore de nouvelles racines pour s’alimenter, et comme il a été sevré au préalable il peut concentrer ses glucides pour la régénération et l’allongement racinaire.
Voyons maintenant les facteurs externes
Les facteurs externes correspondent ici aux “actions humaines” lors de la manipulation des arbres.
La rapidité du rempotage
La rapidité à laquelle le rempotage est effectué est un un élément non négligeable.
Voici une étude qui permet d’en mesurer les conséquences : la courbe de survie des arbres au regard de la durée racine a l’air lors du rempotage.
Conséquence pour la culture des arbres
En 20 minutes le taux de survie à 2 ans est de 50 % sur le Douglas. Il ne s’agit pas d’extrapoler ce chiffre à toutes les espèces mais il permet de sensibiliser les amateurs de Bonsaï à cet aspect, la gestion du temps dans le processus de rempotage est un point non négligeable.
La préparation voir l’aménagement du poste de rempotage devient de ce fait un facteur de clé de succès.
Vous trouverez des informations très intéressantes sur le site de l’INRAE : plantes et eau
BIBLIOGRAPHIE
“Critères physiologiques pour l’évaluation de la qualité des plants forestiers avant plantation.”
G. AUSSENAC, J .M. GUEHL, P. KAUSHAL, A. GRANTER, Ph . GRIEU
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