Les périodes de taille, technique par technique

La taille se pratique toute l’année, selon qu’il s’agisse d’une taille :

  • de pincement,
  • d’entretien,
  • de structure,
  • pour raison sanitaire.

Découvrez également notre Fiche Pratique sur les 4 techniques de taille sur arbre bonsaï.

Le pincement du printemps

C’est une taille non invasive, qui se pratique généralement d’avril à mai, indifféremment sur les conifères et sur les feuillus.

Elle n’a que très peu de conséquence physiologique sur l’arbre car elle arrive très tôt en saison et en pleine activité du déploiement végétatif des cellules de l’arbre. L’arbre fonctionne essentiellement par allongement cellulaire grâce aux cellules produites en année N-1. Le processus de multiplication cellulaire des cellules est certes en mode démarrage mais il permet de recouvrir sans aucune cicatrice visuelle sur les nouvelles branches. L’arbre poursuit son activité normalement.

Ce pincement est à privilégier sur les arbres qui n’ont qu’une seule pousse par an.

C’est la méthode la plus douce pour la conduite de l’arbre.

Cette taille est pratiquée pour réduire les entre-nœuds. Sur les pins, elle permet d’obtenir des ramifications denses, mais aussi de provoquer des bourgeons à la base des chandelles (nouvelles branches en cours d’allongement).

Ce pincement se fait avec les doigts ou des ciseaux fin.

La taille d’entretien ou de fine ramification

Cette taille se pratique après la période de pousses printanière, de mai à août.

Ce sont en général des coupes très petites donc beaucoup plus facile pour l’arbre de s’y adapter et de mettre en place les processus de recouvrement des plaies de taille.

Cette taille permet de densifier les ramifications courtes pour créer l’effet esthétique d’un arbre adulte avec beaucoup de branches.

Autre effet celui de la conicité des branches. En effet, ces tailles affinent naturellement la grosseur des branches au fur est à mesure qu’elles s’allongent, elles parachèvent ainsi l’effet esthétique de sa ressemblance avec un arbre adulte.

L’optimisation par espèces (voir section suivante) est également un aspect à prendre en considération pour cette taille.

La taille de structure ou mise en forme (souvent grosses voir très grosses coupes)

Une technique controversée

C’est celle qui est le plus controversé par les pratiquants car il y a souvent un manque de connaissance de la physiologique de l’arbre et des processus de recouvrement des plaies de taille.

Les processus de cicatrisation des arbres ne régénèrent pas les tissus mis a nus par ces coupes comme chez l’être humain. Ces processus isolent les tissus pour les protéger des attaques de parasites ou champignons ensuite ils procèdent au recouvrement de ces coupes avec de nouvelles couches de cellules développées par les tissus du cambium.

Physiologiquement cette taille devrait se pratiquer dans les périodes d’activités maximale des tissus du cambium, soit de juin à juillet en France métropolitaine.

Optimisation des périodes de taille par espèce

Nous avons essayé d’optimiser pour chaque espèce ces périodes de taille pour conjuguer les objectifs esthétiques, productifs ou physiologiques. Conscient et dans certains cas quelques peu divergeant de ce qui été dit au préalable sur l’aspect physiologique, nous en sommes bien conscient.

Sur les feuillus (fleur-fruit)

Des espèces pour lesquelles les fleurs ou fruits représentent un avantage esthétique, visuel ou simplement de production qui mettent en valeur la beauté des arbres, ou leurs productions. Il est important de sublimer les espèces florifères, donc choisir de tailler juste après la floraison pour optimiser la floraison de l’année suivante. Ceci permet à l’arbre de produire des nouvelles pousses et d’optimiser l’induction florale. Pour les espèces fruitières, il est important d’identifier le bois porteur de fruits et ainsi optimiser ce type de bois porteur lors de la taille pendant la saison de repos, ces espèces fleurissent au printemps et subliment leurs fruits jusqu’à maturités, ils peuvent être tailler après la sénescence des fruits. Attention cependant à limiter le nombre de fruits le plus tôt possible après leurs formation (avant mi-juin) mais surtout 15 jours avant l’induction florale (juillet) pour optimiser celle-ci pour l’année suivante pour éviter l’alternance a l’arbre (une année avec fruit une année sans fruit, etc…).

Feuillus en général

Il est plus simple et surtout plus confortable de sélectionnée les branches à couper pendant la période dites de « repos »ou ils n’ont pas de feuilles pour voir l’esthétique de l’arbre mais rien ne vous empêche d’identifier les branches pendant cette période et de pratiquer la taille a partir d’avril, voir mai ou juin pour permettre a l’arbre d’utiliser l’ensemble de ces processus pour recouvrir les plaies de taille et ainsi garantir sa bonne santé. Les coupes en repos végétatif laissent la plaie de taille ouverte car les processus de recouvrement (multiplication cellulaire) sont au « repos » puisque l’arbre mobilise d’autres processus pour lutter contre le froid pendant cette période. Tout comme chez l’humain les plaies ouvertes « suintent » dès que la sève circule dans l’arbre et peuvent être très exposées aux infections ou pathogènes de tout genre, bactéries, champignons etc.… Alors qu’une plaie (comme chez l’humain) qui « saigne » bien n’aura pas trop de risque d’infection, il en est de même pour les arbres. Les champignons de la gommose, le chancre bactérien sont des pathogène courants et qui se développent très rapidement sur les espèces sensibles à ces pathogènes, notamment les fruitiers tel que prunus (gommose), malus (chancre bactérien).

Les conifères

La pratique est identique éviter les périodes de « repos » végétatif, c’est plus facile car les « feuilles » restent sur les arbres donc il n’y a pas de réel avantage a attendre le repos végétatif pour bien visualiser l’arbre.

La taille sanitaire

À pratiquer dès que possible après identification de l’agent pathogène.

Couper suffisamment en amont de l’infection pour éradiquer complètement l’agent pathogène, doit être pratique en présence de chancre bactérien, de feu bactérien, ainsi que de la rouille grillagée du poirier lorsqu’elle est sur genévrier (hôte hivernal, de fin août a mars).

Désinfecter systématiquement les outils avec de la javel dilué dans l’eau a 5% (et ensuite laver les outils à grande eau car c’est corrosif), l’utilisation d’alcool est inefficace pour ces pathogènes.

Pour aller plus loin, découvrez notre Fiche Pratique sur les 4 types de taille sur arbre bonsaï.

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