Le terme matière organique regroupe des substances et composés carbonés d’origine végétale et animale : des débris en cours de décomposition issus de la végétation (sarments, feuilles, racines, herbe) qui constituent en générale la litière d’un sol.
Le rôle des matières organiques dans la composition des substrats
Les matières organiques ont un rôle primordial dans le comportement global du substrat.
- C’est le substrat de base pour le réseau trophique détritivore : les microorganismes saprophytes (composés de bactéries, d’archées et de champignons) et de nombreux organismes de la faune du sol, se nourrissent en métabolisant les composés organiques des litières et du sol. Ces organismes saprophages servent alors de substrat pour divers organismes prédateurs et omnivores.
- C’est un réservoir d’éléments nutritifs, qui grâce à la minéralisation peuvent être libérés et rendus disponibles pour l’absorption par les plantes ou d’autres organismes du sol.
- La matière organique retient à sa surface des cations et anions adsorbés. Elle a une capacité d’échange cationique très élevée (~200 cmolc kg-1 contre ~30 cmolc kg-1 pour une argile de type illite). Ainsi, la teneur en matière organique du sol a une forte influence sur la capacité de ce sol à retenir et restituer les éléments nutritifs, en les protégeant de la lixiviation.
- Les matières organiques contribuent à la structuration du sol. Certains composés produits par les organismes du sol, comme les polysaccharides, jouent un rôle de glu entre les particules minérales, contribuant ainsi à l’agrégation. Les MO stabilisées sont des matières colloïdales, qui participent à la formation du complexe argilo-humique grâce à leurs charges surfaciques. Cette liaison intime entre matière organique et argiles contribue également à la formation d’agrégats stables et donc de macroporosité, synonymes d’une structure favorable au bon enracinement et fonctionnement racinaire des plantes, ainsi qu’à la bonne infiltration et au drainage de l’eau.
- La matière organique a une très forte capacité de rétention d’eau et permet donc d’augmenter la réserve utile du sol.
- La matière organique colore le sol qui devient plus sombre en sa présence. Le sol absorbe alors davantage de rayonnement solaire et il s’échauffe plus. Son bilan énergétique est donc lié à sa teneur en matière organique, entre autres facteurs.
Indicateurs de quantité et de qualité des MO
Plusieurs indicateur permettent d’évaluer la qualité et la quantité des matières organiques d’un sol :
- Le taux de matière organique accessible par analyse de sol physico-chimique classique. Les taux de matière organique varient de 0.5 à 5%. Un taux inférieur à 1% pouvant poser problème, il est important d’y être sensibilisé dans la pratique de la culture en pot.
- Le fractionnement granulométrique permet de séparer les matières organiques en fonction de leur taille et de leur densité, et donc d’identifier la part des matières organiques dites “libres” de la part des matières organiques dites “liées”.
La matière organique libre
Elle représente des particules de 50 à 2000 micromètres de diamètre. Elle participe à la fertilité du sol en “nourrissant” la biomasse microbienne qui, elle-même, participe à la nutrition des plantes en azote, phosphore…
La matière organique liée
Elle est liée aux argiles et limons et dont la taille des particules est inférieure à 50 micromètres, constitue l’humus stable du sol aux fonctions essentiellement structurantes.
L’influence de l’humus sur le pH du sol
La décomposition de la matière organique influe directement sur le pH de l’humus du substrat. Le pH du substrat de base ne semble pas prépondérante, contrairement à ce qu’ont aurait pu penser. Chaque année, 1 à 2 % de l’humus du sol, sont dégradés par minéralisation.
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