La notion d’unité fertilisante à la dose d’application

Comprendre l’unité fertilisante

En fertilisation, les apports sont souvent exprimés en unités fertilisantes, c’est-à-dire en quantités d’éléments nutritifs réellement disponibles pour la plante.
On distingue principalement trois macronutriments essentiels :

  • l’azote (N) : favorise la croissance et la couleur du feuillage,
  • le phosphore (P₂O₅) : stimule le développement racinaire,
  • le potassium (K₂O) : renforce la résistance et la qualité des tissus.

Dans les recommandations agricoles, les besoins des plantes sont généralement indiqués en kilogrammes par hectare (kg/ha).
Pour la culture en pot, il faut convertir cette valeur en grammes par décimètre carré (g/dm²), afin de correspondre à la surface réelle du contenant.

Conversion à l’échelle du pot

Pour passer du hectare à la surface du pot, la règle pratique consiste à diviser par 10.

Exemple :
Une dose de 30 kg d’azote par hectare équivaut à :

30 ÷ 10 = 0,3 g/dm²

Il suffit ensuite de multiplier cette valeur par la surface de votre pot en décimètres carrés (dm²) pour obtenir la dose totale à appliquer.
Cette méthode permet de raisonner les apports à l’échelle du conteneur, en évitant les surdosages fréquents lorsque l’on applique directement les recommandations destinées aux cultures en plein champ.

Rappel sur les micronutriments

Les micronutriments (fer, zinc, cuivre, bore, manganèse, molybdène…) ne sont apportés que lorsque des symptômes de carence apparaissent.
Dans un substrat bien équilibré et régulièrement renouvelé, ces éléments sont généralement présents en quantité suffisante.

La notion de formulation des engrais

La formulation d’un engrais désigne la proportion des éléments nutritifs qu’il contient.
Elle est indiquée sur l’emballage sous la forme de trois nombres correspondant aux pourcentages de N, P et K.

Exemple :
Un engrais 7-4-7 contient :

  • 7 % d’azote (N),
  • 4 % de phosphore (P₂O₅),
  • 7 % de potassium (K₂O).

Chaque culture, chaque saison et chaque stade de développement nécessitent un équilibre différent entre ces éléments.
Les arbres en conteneur, notamment les bonsaïs, demandent des apports plus fractionnés et adaptés à leur faible volume racinaire.

La formulation de 7-4-7, signifie qu’il contient 7% d’azote, 4% de phosphore et 7% de potassium. Il existe beaucoup de formulations différentes, pour chaque type de culture.

La dose d’application

La dose d’engrais à appliquer est toujours indiquée sur l’emballage du produit, mais les indications concernent rarement les cultures en pot.
Il revient donc au cultivateur de calculer la quantité adaptée au volume de substrat.

Pour les cultures conduites par Les Compagnons du Bonsaï et Bonsaï La Part du Colibri, cinq engrais organiques PRO’VERT® enrichis en mycorhizes sont utilisés selon les périodes de l’année :

ProduitFormulationPériode d’emploi
Boost9-3-3 + 3 MgOMars à mai
Équilibre7-4-7 + 2 MgOJuin à juillet
K6-5-10 + 4 MgOAoût
Automne5-5-20 + 3 MgOSeptembre à octobre
Amendement2-2-2Rempotage si besoin

La dose d’application est de 0,5 g par litre de substrat.

Cette valeur permet d’assurer une nutrition régulière sans risque de surdosage, adaptée à la structure aérée des substrats utilisés pour les bonsaïs.

Comparer les prix des engrais

Les prix affichés ne reflètent pas toujours la richesse réelle d’un engrais.
Pour comparer objectivement deux produits, il faut raisonner en coût par unité fertilisante totale, c’est-à-dire en rapportant le prix à la somme des pourcentages de N, P₂O₅ et K₂O.

Exemple de calcul :

Un engrais 3,5-6,5-3,5 contient :

3,5 + 6,5 + 3,5 = 13,5 unités fertilisantes

S’il est vendu 86,10 € le sac de 5 kg, soit 17,22 €/kg, le coût réel est :

17,22 ÷ 13,5 = 1,27 € par unité fertilisante

Cette méthode de calcul permet de comparer objectivement des produits de composition différente.
Les écarts de prix observés entre engrais peuvent aller de 1 à 30 sans que cela traduise nécessairement une différence de qualité.
Le choix doit donc se fonder sur la composition réelle, la régularité de libération et la compatibilité avec le substrat utilisé.

Conclusion

L’unité fertilisante, la formulation et la dose d’application sont trois notions fondamentales pour une fertilisation raisonnée des arbres en conteneur.
Adapter les apports à la surface ou au volume du pot permet de répondre précisément aux besoins nutritifs sans excès.
Le raisonnement en coût par unité fertilisante, enfin, garantit une approche économique et rationnelle du choix des produits.

Une bonne gestion de la fertilisation repose sur la connaissance des besoins de la plante, de la composition du substrat et des caractéristiques des engrais employés.grais par leur valeur nutritive réelle plutôt que par leur prix au kilogramme permet de choisir plus rationnellement.

Bibliographie sélective

Fageria, N.K. (2016). The Use of Nutrients in Crop Plants. CRC Press.
Arvalis – Institut du végétal (2021). Les unités fertilisantes : principes de calcul et méthodes d’ajustement des doses. Paris : Arvalis Publications Techniques.
COMIFER (Comité Français d’Étude et de Développement de la Fertilisation Raisonnée) (2020). Guide de la fertilisation raisonnée – Méthodes de calcul des apports et bilans nutritifs. Paris : Éditions COMIFER.
Chambres d’Agriculture de France (2018). Raisonnement des apports en éléments majeurs : outils de conversion et fiches pratiques. Paris : APCA.
Institut Technique de l’Horticulture (ASTREDHOR) (2022). Fertilisation raisonnée des plantes en conteneur : adaptation des doses à la surface et au volume de substrat. Paris : ASTREDHOR Éditions.

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