Les pucerons de bruns, jaunes, verts, avec ou sans ailes, sont d’importants ravageurs des arbres. Ils peuvent également être des vecteurs de virus qu’ils inoculent aux arbres.

Les pucerons sucent la sève des arbres pour en extraire les éléments nutritifs. Leur appareil buccal piqueur-suceur transperce les tissus végétaux pour ponctionner essentiellement la sève, voir injecter des toxines. Leur appareil digestif est conçu pour filtrer la sève absorbée et rejeter aussitôt le liquide appauvri, le miellat.

Le miellat que les fourmis collectent pour nourrir leurs larves. La présence des fourmis sur les arbres est donc un bon indicateur pour identifier d’une attaque de pucerons.

Sur le miellat peuvent aussi se développer des champignons microscopiques qui forment un feutrage noirâtre, la fumagine, qui limite le fonctionnement de la feuille.

le cycle biologique et le cycle annuel

le cycle biologique

Le cycle Annuel

Les pucerons migrateurs et non migrateurs

Les pucerons non migrateurs

Ils évoluent sur une seule plante-hôte. Les pucerons naissent d’un œuf, au printemps, sous la forme de femelles fondatrices. Cette forme, sans ailes, donne naissance à d’autres formes sans ailes qui se multiplient hardiment pendant toute la saison. Il y a en moyenne 5 à 10 générations annuelles (16 chez certaines espèces très fécondes !). Les espèces non migratrices n’éprouvent pas le besoin de changer de plante-hôte en cours d’année. Mais il peut naître des individus ailés capables d’aller coloniser d’autres arbres.

A la fin de l’été apparaissent des pucerons sexués. Après fécondation, les femelles pondent un œuf d’hiver qui donnera la fondatrice de l’année suivante.

Puceron vert du pommier

Puceron Lanigère

Puceron laineux du Hêtre

Les pucerons migrateurs

Ils évoluent obligatoirement sur plusieurs plantes-hôtes. Le puceron migrateur se multiplie d’abord sur un hôte primaire. A un certain moment apparaissent des individus ailés qui sont capables d’aller coloniser un hôte secondaire.

A l’automne, d’autres formes ailées effectuent un retour vers l’hôte primaire. Les individus sexués apparaissent à la génération suivante : les femelles pondent alors les œufs d’hiver.

Puceron vert migrant

Du pommier Puceron Cendré

Puceron noir du cerisier

Du puceron ailé au puceron aptère

Les pucerons ailés sont attirés vers les hauteurs par la lumière ultraviolette du ciel, et donc incités à s’envoler. Mais, après un vol de quelques minutes seulement, leur comportement change. Ils se détournent des ultra-violets et sont attirés par le vert du feuillage. Ils se posent alors et piquent les feuilles : si celles-ci se révèlent d’un goût acceptable (dosage favorable en acides aminés, sucres, etc., contenus dans la sève), ils restent pour s’alimenter. Lorsque les pucerons sont installés, leurs muscles alaires, devenus inutiles, sont détruits, et les produits de cette dégradation servent à la “fabrication” des œufs et des embryons.

Les individus ailés sont donc responsables de l’infestation initiale qui se fait en général sous la forme d’un petit nombre de foyers isolés. Les pucerons aptères se reproduisent rapidement dans ces foyers, forment des colonies denses à générations chevauchantes et commencent à infester les arbres voisines. Au fur et à mesure que les colonies deviennent plus denses, des individus ailés sont de nouveau formés, qui disséminent l’infestation. Selon la température, les ressources (qualité et quantité d’arbres) et la densité des pucerons, la population module au cours des saisons les proportions de formes aptères et ailées qui ont deux fonctions particulières. Les individus aptères, qui gardent l’aptitude à la marche, assurent l’exploitation du milieu environnant grâce à une intense multiplication sur place, ils sont d’ailleurs plus féconds que les ailés. Les individus ailés participent à la dissémination de la population à plus ou moins grande distance et assurent la colonisation de nouveaux habitats à exploiter.

Une fécondité prodigieuse…

Toutes les espèces de pucerons ont recours à la parthénogenèse : des individus femelles engendrent des individus femelles, sans qu’il y ait fécondation de l’œuf. Ce mode de multiplication est dit vivipare la fécondation n’étant pas nécessaire, les embryons commencent à se développer dans le corps de la mère avant même leur naissance.

Un calcul théorique montre les possibilités démographiques exceptionnelles de ces insectes : soit un puceron ayant une fécondité moyenne d’une trentaine de larves et dont la durée de développement, de la naissance jusqu’à la maturité de reproduction, est de 14 jours ; à raison de neuf générations par an pendant la belle saison, un seul individu pourra être à l’origine de 600 milliards individus !

Les ennemis naturels

Les ennemis naturels des pucerons, les ‘auxiliaires’, sont effectivement nombreux. Mais, malgré leur efficacité indéniable, ils ont parfois du mal à juguler le développement exponentiel des populations lorsque les conditions climatiques sont favorables aux pucerons (les pucerons sont en activité dès que la température atteint 5°C alors que les auxiliaires ont besoin d’au moins 10 à 15°C). Plus tard dans la saison, les auxiliaires arrivent à maîtriser la situation, pour autant qu’ils n’aient pas été détruits par un traitement inopportun.

Ces auxiliaires sont essentiellement des prédateurs et des parasites (ou parasitoïdes) et, à un degré moindre, des champignons entomopathogènes responsables d’infections mortelles. Les auxiliaires prédateurs sont, entres autres, les coccinelles (adultes et larves), les syrphes (larves) et les chrysopes (larves). Les auxiliaires parasites sont surtout des petites guêpes (Aphelinus mali) qui pondent leurs œufs dans le corps même des pucerons. N’oublions pas les oiseaux, en particulier les mésanges, qui sont des prédateurs efficaces des pucerons

Coccinelle

Adulte

Larve

Cycle biologique

Chrysope

Adulte

Larve

Cycle biologique

Syrphe

Adulte

Larve

Cycle biologique

Moyens de lutte contre les pucerons

Par leur activité de succion, les pucerons peuvent affaiblir les arbres. Certaines espèces provoquent en plus des déformations des feuilles, des tiges et des fruits et sont susceptibles de transmettre des maladies à virus.

La base de la lutte 

La surveillance régulière des arbres afin de repérer les premiers foyers.

Les pucerons sont présents mais ne pullulent pas

  • Renforcer la résistance naturelle des arbres : le purin d’orties stimule la croissance des plantes et a également une action secondaire contre les pucerons.
  • Fournir aux auxiliaires des sources de pollen et de nectar. Le choix des plantes est vaste : ombellifères (aneth, fenouil, angélique, berce…), composées (souci, tagète simple…), phacélie, lierre, etc.
  • Supprimez manuellement les premiers foyers avant qu’ils ne se disséminent.
  • Introduisez des larves de Coccinelle a 2 points (Adalia bipunctata)

Les pucerons pullulent

Le traitement contre les pucerons doit se faire avec précaution car même les produits autorisés en agriculture biologique (pyrèthre, roténone) sont nocifs pour les auxiliaires.

Eco-Insect est un liquide concentré à base d’acides gras naturels et 100% biodégradables. Les acides gras détruisent les cellules du puceron, ce qui conduit à son dessèchement complet.

La détection précoce des pucerons est primordiale. En mars-avril, il fait encore trop froid pour compter sur les auxiliaires. Faites tomber les pucerons en les brossant avec un pinceau ou pulvérisez avec de l’Eco-Insect ou du purin d’ortie. En maintenant les populations à un niveau acceptable, vous faciliterez le travail des coccinelles qui viendront naturellement ou que vous introduirez à raison de 5 à 15 larves par arbre.

Commercialisations auxiliaires

Bibliographie: asbl Adalia – bulletin technique n°2 juin 2004

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